Ce poste constitue la fin d’un cycle sur ce Blog, la preuve a été faite dans les articles précédents du soutien dogmatique des autorités publiques au secteur bancaire (voir notamment le premier article publié en Septembre 2010 ‘A qui profite la réanimation du système économique ?’ et ‘La monnaie virtuelle qui nous fait vivre’ publié en Janvier 2011).
Les constats suivants sont connus de tous :
1° La création monétaire et l’inflation, liées notamment à la ‘monétisation’ des créances immobilières, échappent totalement aux banques centrales censées les contrôler.
2° Les banques commerciales d’investissement ont largement profités de ce phénomène, mais auraient du faire massivement faillite suite à la l’ajustement de 2008.
3° Les banques ont été sauvées en 2008, par volonté politique et uniquement grâce à un changement ex-nihilo des règles comptables, permettant d’étaler dans le temps leurs pertes colossales, au lieu de les comptabiliser tout de suite.
4° Les profits à court terme des banques, nécessaires pour éponger leurs pertes ‘étalées’ à long terme sont soutenus grâce à des taux d’intérêt au plus bas.
5° Ces taux d’intérêt artificiellement bas entretiennent l’inflation, notamment immobilière, etc..
Les banques voient leur taille augmenter en terme de capitalisation et de bilan, et diminuer en nombre, la concentration s’accélère. La concentration est également visible dans la grande majorité des secteurs économiques : Distribution, Automobile, Agro-alimentaire, Transport, Energie..
Le rapport entre le revenu minimum des 10% les plus riches et le revenu maximum des 10% les plus pauvres qui diminuait depuis 1945, s’est remis à croitre depuis 15 ans.
Difficile de na pas évoquer l’actualité des théories de Marx : la concentration toujours plus grande des forces de production entre les mains de quelques uns toujours moins nombreux contredit la libre concurrence et la théorie d’efficience des prix.Les énormes oligopoles dominent la production mondiale, et fixent les prix pour maximiser leurs profits. Les salaires stagnent et le chômage est au plus haut.
Si les individus sont des prolétaires exploités dans la mesure où leur salaire (revenus du travail au sens large) leur procure toujours moins de pouvoir d’achat, ils sont également des capitalistes, s’enrichissant grâce à l’inflation de leur patrimoine immobilier. Du point de vue de la richesse nette, les propriétaires y trouvent leur compte, et cela durera tant que les prix immobiliers monteront.
Chaque individu, dès lors qu’il est en même temps travailleur (ou retraité) et propriétaire devient un schizophrène économique au sens des théories de Marx ; que faire entre se battre pour un salaire ou une pension plus juste, et défendre un patrimoine immobilier dont la valeur ne cesse d’augmenter?
Le prolétaire désire plus de salaire et des taux plus haut pour lui rendre du pouvoir d’achat en faisant baisser les prix, le propriétaire souhaite que les taux demeurent faibles pour ne pas amputer la valeur de son patrimoine. Que choisir entre la défense de la valeur ajoutée du travail et l’entretien d’une bulle spéculative ?
Le système économique a de quoi nous rendre fou, au sens psychiatrique, il nous donne deux réalités opposés à vivre, et donc deux comportements opposés à choisir selon la réalité qui nous apparaît.
Nous sommes des schizophrènes économiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire