Pour que notre économie devienne une autre économie.

Pour que notre économie devienne une autre économie

Dans ce blog, j'essaye d'apporter un éclairage différent sur l'analyse des politiques économiques menées actuellement, et plus particulièrement depuis 2007.
J'insiste particulièrement sur le dogme du 'Too Big to Fail' des banques, qui justifie d'une part des aides financières massives de la puissance publique et d'autre part un changement majeur des règles comptables utilisées.
Au final, après avoir poussé le systèmes dans ses limites, les banques sont les principales bénéficiaires de son maintien en vie, alors même que l'économie réelle souffre toujours plus (chômage croissant et baisse du pouvoir d'achat)!!

vendredi 3 décembre 2010

POUR UN REFERENDUM SUR LE SAUVETAGE DES BANQUES

Après la Grèce, l’Irlande a bénéficié d’un plan de support majeur de la part des institutions internationales, en contrepartie d’un engagement de restriction budgétaire massif de la part du gouvernement irlandais.          
Le Portugal, l’Espagne pourraient suivre, l’Angleterre n’en est pas si loin non plus.

Le plombage du déficit public irlandais s’est fait via le sauvetage des banques d’investissements privés irlandaises par leur gouvernement. Les engagements de ces banques seront donc honorés, on peut respirer. Le financement de ces pertes spéculatives privées est en bout de chaine assuré par des hausses de TVA, soit un effort de solidarité publique!!!


                Si les états avaient organisé un référendum en demandant si l’on voulait sauver ou non ces banques, quelle réponse l’aurait emportée ?


Alors que la chute fracassante du pouvoir d’achat, notamment en matière d’immobilier semble une tendance invariable, alors que le taux de chômage dans la zone Euro est au plus haut historique, la pression fiscale sur les bas salaires n’a jamais été aussi forte.
Le fait que l’Irlande maintienne un taux minime d’impôt sur les bénéfices insiste sur le cynisme du système et sur la réalité des décideurs/profiteurs, alors même que c’est ce dumping fiscal qui a ‘importé’  d’autant plus de bulle immobilière /financière dans ce pays.
Mais au delà de l'Irlande, tous les pays maintiennent en vie leur(s) mauvaise(s) banque(s) depuis 2007, principalement par l'intermédiaire des banques centrales, avec l'aval évident des gouvernements et de leurs plans d'austérité.
Vous, moi, nos enfants plus que nous, nos parents, les plus pauvres qui consomment tout leur revenu sont donc appeler à un effort de solidarité pour sauver les agents économiques ayant pris des mauvais risque de la faillite, que ce soit des états ou des institutions financières.


Pourquoi ne laisse t-on pas faire les faillites ???
Le Dogme du Too Big To Fail ne finira t-il jamais ?

Certains ignorants évoquent  comme première justification à ces sauvetages la survie de la monnaie européenne. Même si l’euro devait baisser massivement suite à une ou plusieurs faillite de ses membres (ce qui n’est même pas évident), il n’en disparaîtra pas pour autant, de la même façon que le dollar existerait toujours si la Californie devait faire défaut (hypothèse crédible).
Les seules réponses a priori ‘valable’ sont l’exemple de Lehmann Brothers, et l’impossibilité de ruiner des épargnants en laissant faire faillite la banque garante de leurs économies.
*La faillite de Lehmann Brothers a été orchestrée pour diffuser un maximum de panique, pour créer un précédent, pour qu’on puisse dire ‘plus jamais ça’. Mais au-delà du ‘qu’en dira t-on’, les conséquences ont été parfaitement absorbées par les marchés.
*Il est tout à fait envisageable de laisser les composantes ‘banques d’investissement’ faire faillite tout en protégeant les composantes ‘banques de détail’  et éviter ainsi des courses aux guichets.
J’ai d’ailleurs traité ces deux problèmes plus en détail dans mon articles article ‘A qui profite la réanimation du système économique ?’ (cf partie 5 : le dogme du too big to fail).

Messieurs Trichet, et Bernanke s’évertuent à maintenir sous respiration artificielle (via les opérations d’injection  massive de liquidité) un système financier sans aucune contrepartie de gérance ou de transparence de la part des institutions fautives.
Les obligations d’état détenues par les banques commerciales sont ‘reprises’ pour le compte des banques centrales et transformés en cash sur les comptes des banques commerciales. Avec ce Cash, les banques commerciales peuvent subvenir à leurs besoins premiers et honorer leurs échéances à court terme, tout en  continuant d’étaler et de repousser leurs pertes dans le temps.                                                                    Pour cela, elles utilisent entre autre le principe de réescompte (cf mon article ‘a qui profite la réanimation du système économique ? ’ partie 5.3.2).
Plus grave, la survie des banques, et leurs pratiques comptables permettent une survalorisation massive de leurs actifs, notamment immobilier, empêchant un ajustement de ce marché à la baisse qui aurait dû intervenir depuis 2007.

Royal et Sarkosy seront candidats en 2012, qu’ils répondent à cette question, qu’ils organisent un référendum pour savoir si les décisions de sauver les banques correspondent à la volonté démocratique, qu’ils répondent au moins !! Pourquoi les mauvais risques ne sont ils pas sanctionnés comme il se devrait ? Pourquoi ma PME doit faire faillite et pas la banque d'investissement? 
Ils vont nous parler de l'ISF et du bouclier fiscal, je voudrai qu'on mette un peu plus de contenu, parlons faillites de banques et défauts d'états, parlons de progressivité de l'IS, parlons de déductibilité des achats de première nécessité de l'IR, parlons de rééquilibrage entre impôt sur le capital et impôt sur le travail. Parlons des cotisations sociales réclamés aux autoentrepreneurs ou au PME n'ayant réalisé aucun chiffre d'affaires, et ne donnant aucun droit. 

 Mais j'oubliais; les médias sont liés dans leur grande majorité, les journaux TV titrent sur des faits divers ou sur la météo, les personnes prévalent sur les idées, mon Blog a été visité autant de fois en 2 mois qu’une photo de Justin Bieber en 1/1000ème de seconde, les français sont des veaux, et ce ne sont pas les seuls. 

Comme dirait JL Auber, 'les révolutions se font maintenant à la maison' ; je fais la mienne et j'ai de la place dans mon salon.

Tout commentaire est évidemment le bienvenu
Ma Salama.


vendredi 5 novembre 2010

Ma révolution fiscale

*Mise en place d'un système de progressivité pour l'Impôt sur les Sociétés comparable à celui en vigueur sur l'Impôt sur le Revenu: cela favoriserait largement les PME.
On peut imaginer un taux marginal proche de 50 % pour les entreprises les plus importantes en terme de profit (Total, BNP, Veolia), contre 36% à peine aujourd'hui.

*Augmenter le taux d'imposition forfaitaire sur les revenus de capitaux (loyers, dividendes, rentes) à 50%, et baisser le taux marginal de l'Impôt sur le Revenu à 36%. Cela encouragerait le travail: pour mémoire, la France est aujourd'hui un pays de rentiers puisque le taux forfaitaire est à 30 % à peine sur les revenus du capital contre plus de 40% sur le taux marginal de l'Impôt sur le Revenu.

*Système de déductibilité des Achats de consommation de première nécessité de la base de calcul de   l'impôt sur le revenu (nourriture, logement, chauffage, ..). Il faudra définir attentivement les achats effectivement déductibles

* Taxation maximale sur les successions et autres donations, pour favoriser l'égalité des chances. En pratique, ce sera très dur à appliquer, mais il faudra y réfléchir.

*Plus grande participation des populations retraités aisées au rééquilibrage des finances publiques. Les Seniors et notamment les baby boomers, bénéficient de nombreux avantages (taux de CSG moins élevé, carte Sénior dans les transports), alors même qu'ils sont en moyenne bien plus aisés que la population active. Un effort de solidarité de cette frange de la population semblerait logique, d'autant qu'ils sont les premiers consommateurs de dépense publique (retraite et maladie). Là encore, une progressivité devra être envisagé pour ne pas pénaliser les retraités à faible revenu. 

*Simplification des collectes d'impôt et de cotisation sociales: Réunion de tous les organismes gérant les cotisations sociales sous une même structure (régime des salariés, régime des indépendants), prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu.


Ces différents points seront développés plus précisément dans un article à venir;
les commentaires sont les bienvenus.

une réforme franco-française serait un non sens, notamment concernant les impôts sur les revenus de capitaux. Il faudrait au moins un cadre européen, voire plus.

mercredi 13 octobre 2010

De la différence entre le prix de vente au consommateur et le coût de fabrication: l'exemple du sac indien


Il existe en Inde un modèle de sac en tissu, résistant, joli et de bonne fabrication, ce sac se négocie autour de 30 roupies en Inde, soit environ 50 centimes d’euros.
J’ai été surpris de voir une amie revenir d’Inde avec près de 20 unités de ce sac, mais elle m’a expliquée que de nombreuses personnes lui avaient en fait  ‘commandé’.
En effet, ce même sac est devenu un véritable accessoire de mode, et se trouve dans des boutiques spécialisées à Paris, ou il se vend pour la modique somme de …30 Euros, 60 fois plus qu’en Inde.
Au regard du prix du fret, on peut d’emblée négliger le surcoût dû au transport, qui en tout état de cause ne dépassera pas quelques centimes d’euros.
Il est vrai qu’a partir du moment ou le sac devient un accessoire de mode, son utilité économique augmente, et est supérieure en France par rapport à l’Inde, ou le sac est uniquement fonctionnel.
Si cette différence de l’utilité justifie un surcoût certain, il n’empêche que même avant cet ‘effet de mode’, le même sac se vendait déjà en France entre 20 et 30  fois sont prix indien.
Je rappelle ici que le capitalisme qui gouverne notre jolie planète suppose notamment que le prix d’équilibre d’un bien soit celui qui égalise la demande et l’offre de ce produit.
Il est clair dans cette exemple que la demande pour ce sac est plus élevé Avenue Montaigne que dans les rues de Bombay ; cela s’explique tristement mais facilement ;
Le revenu moyen par habitant est de 23000 euros à Paris, soit  environ 50 fois supérieur à celui de l’Inde, le fait que le prix du sac soit entre 20 et 60 fois supérieur devient logique.
Cela implique une autre vérité ; la composante du prix correspondant à son coût de fabrication, devient négligeable dès lors que le bien est vendu dans un pays ou le revenu moyen par habitant est supérieur à celui du pays de fabrication du bien. 

Dans le prix de fabrication, est inclus à la fois le prix du travail des employés mais aussi le prix du capital des machines et des locaux nécessaires à la conception et à la fabrication du produit. Les 30 roupies du prix du sac en Inde rémunèrent donc déjà du capital et du travail.
Mais que penser des 29.50 euros de marge entre Paris et l’Inde, que rémunèrent-ils ? Du travail, à travers le salaire de la vendeuse du magasin et du capital à travers l’investissement fait dans l’achat de ces sacs, leur transport, et le loyer de la boutique parisienne.
Ce qui est choquant, c’est que sur le prix parisien, 1.7% seulement correspond au prix de fabrication, et 98.3 % à la marge. Dans le vrai capitalisme, les fabricants devraient réclamer des rémunérations supérieures, que ce soit pour leurs ouvriers ou pour leurs machines. Mais la réalité du prix local les en empêche : ils s’ajustent à ce prix là. Dans le vrai capitalisme, on devrait voir des usines fabricants ces sacs s’installer en France, puisque même en France, le prix de revient serait inférieur à 30 euros, mais la réalité de libre circulation des biens l’empêche. L’acheteur peut  choisir indifféremment l’usine dans le monde  auprès de laquelle il va se fournir, le coût du transport étant comme on l’a vu négligeable.

On retombe sur le hiatus terrible du système actuel, les biens voyagent indifféremment et leur coût de fabrication est donc minimisé en fonction du coût du travail des pays. Les personnes sont elles attachées à un pays, et à un revenu, et les prix qu’ils acceptent de payer sont proportionnels à leur pouvoir d’achat.

Plus on vit dans un pays à revenu élevé, plus le prix payé contient de marge par rapport au coût de fabrication.
Ceci vaut particulièrement pour les biens type ménager, habillement, et dans une grande mesure agroalimentaire : on couvre donc la grande partie des dépenses du panier de la ménagère. Le consommateur, quel que soit son pays paye toujours aussi cher  en relatif (en proportion de son revenu). Les machines et les employés des fabricants sont rémunérés au plus bas, puisque la concurrence et la libre circulation s’applique aux biens qu’ils conçoivent et fabriquent. Qui donc récolte la marge ? 
*Un ou deux grands patrons en Inde ou en Chine, qui sont propriétaires de conglomérats d’usines et proches du pouvoir, et qui grâce aux énormes volumes générés par la production de leurs usines deviennent très riches, seuls au milieu de l’océan de  leurs pauvres employés.

*Quelques intermédiaires, grossistes, patrons de multinationales qui capturent l’essentiel de la marge entre le coût de fabrication et le prix de vente final.

Une fois de plus, les grandes entreprises (je pense ici à Nike, Danone, H&M, ou Unilever) sont les agents économiques qui sont les grands gagnants du système économique actuel, sans parler des grandes institutions financières (cf ‘A qui profite la réanimation du système économique’).

Malheureusement, si les solutions pour ‘curer’ la finance mondiale me semblent atteignables, en laissant faire les faillites, et nécessitent ‘uniquement’ une volonté politique, celles pour palier à ce problème de formation des prix me semblent beaucoup plus difficiles.. Il faudrait en fait…un ajustement des coûts de production sur la planète terre, qui passerait nécessairement par un ajustement des salaires.
Qui parle de révolution ?

mercredi 29 septembre 2010

Breves de vie : 'tout le monde va trop vite'


Taxis Parisiens
Les plus anciens taxis parisiens sont déjà propriétaires de leurs ‘plaques’, ils l’ont remboursés depuis longtemps, ils l’avaient acheté à une époque ou les prix était beaucoup plus bas qu’aujourd’hui. Les plus jeunes ne peuvent plus acheter leur plaque ; les prix sont rédhibitoires. La seule solution est la location, mais là encore, les prix sont très élevés.
Les plus anciens taxis parisiens, les artisans peuvent se contenter d’aller à Roissy deux fois dans la journée, d’attendre 3 heures pour charger une course à 50 euros ; leur journée est faite. Si un jeune taxi salarié fait la même chose, les 100 euros collectés ne suffisent même pas à rembourser le coût de location de la plaque, il doit donc rester dans Paris, en espérant de nombreuses courses lucratives.
Il faut travailler de plus en plus pour rembourser de plus en plus, et gagner toujours moins.

Histoire de vendanges
Quelque part dans le beaujolais, fin septembre, les vendanges battent leur plein, la scène se passe chez un jeune vigneron indépendant qui produit du vin bio. Certains vendangeurs ont déjà coupé chez des plus gros producteurs les jours précédents et s’étonnent de voir que lui commence si tard, alors que tous les gros producteurs ont déjà fini de couper. Il a sans doute eu raison d’attendre, les derniers jours ont été ensoleillés et chauds, le raisin sera meilleur. Mais les gros producteurs ont des échéances à respecter, des bouteilles à fournir, ils obéissent aux exigences de la grande distribution.
La productivité prime sur la patience en matière de réussite économique.

Panneaux solaires
L’état français a encouragé depuis quelques années l’installation de panneaux solaires, thermiques et photovoltaïques, grâce à des incitations fiscales. Ces mesures ont effectivement ‘boosté’ ce marché, mais elles ont également vu l’éclosion dans la profession de fiscalistes professionnels qui vendent un package fiscal à leurs clients, pour sous traiter ensuite le travail. On optimise la fiscalité du client plutôt que l’isolation de sa maison.                                                                                                                             
Il s’en suit souvent des installations faites en dépit du bon sens voire des vices de construction, une surfacturation pour payer la commission du fiscaliste  et une perte de crédibilité envers les vrais  professionnels du secteur.
L’un d’eux résumait la situation ainsi : ‘ tout le monde va trop vite’.  Au lieu de réfléchir à l’exposition au soleil de la maison ou à la capacité à optimiser sa consommation d’énergie, on maximise les gains financiers reposant  souvent sur des hypothèses optimistes voire abusives.

mardi 28 septembre 2010

A qui profite la réanimation du système économique?


Oliver Stone disait récemment, à l’occasion de la sortie de son film ‘Wall Street 2’, que le système économique mondiale avait eu un ‘arrêt cardiaque’ lors de la crise des subprime, mais que depuis, tout avait repris exactement comme avant. L’image est bonne, et les médecins vous diront qu’après un arrêt, on peut refaire marcher le cœur, mais qu’il a besoin d’aide, de plus en plus d’aide pour marcher de moins en moins bien, et pour finir par s’arrêter. Cela paraît néanmoins logique de  dépenser de l’énergie, du temps, de la recherche, et de l’argent pour prolonger l’existence d’individus, au nom du principe de vie.

Mais pourquoi dépenser tant pour repousser la mort d’un système voué à disparaître?

Les milliers de milliards investis par les autorité publiques pour maintenir le cœur du système économique en vie, a savoir les banques d’investissement, en refusant de voir les lésions profondes que sont les prix de l’immobilier et des matières premières qui le gangrènent, n’ont plus aucune justification politique, si ce n’est peut être, la peur et/ou  l’ignorance d’une alternative possible.

1  Constat : salaires en berne et prix en hausse
Les points communs à la quasi-totalité des pays industrialisés sont une tension très  nette du marché de l’emploi qui se traduit par  un taux de chômage plus élevé que lors des décennies précédentes, et une pression  sur le pouvoir d’achat des salariés, qui voient leurs revenus stagnés alors que parallèlement  le prix des matières premières et de l’immobilier,  donc des besoins de première nécessité que sont  la nourriture et le logement, augmente.

1.1  Hausse des prix des besoins de première nécessite : nourriture et logement 
Le prix des céréales (blé, mais, riz), du caf, du cacao, atteint des niveaux records.
L’énergie à travers les prix du pétrole, du gaz naturel et plus généralement de l’électricité voie également son prix croitre.
Le prix du logement, à travers les loyers et les prix de l’immobilier continue a augmenter à un rythme très soutenu.

Les indices d’inflation tels que l’Indice des Prix à la Consommation calculés par Eurostat ou l’INSEE   sous pondèrent massivement le poids de l’immobilier (qui ne pèse  que pour 10% de l’indice), et sous estiment donc massivement l’inflation réelle.

Dans le même temps, le revenu du travail (autrement dit les salaires) stagne.

Comment les gens peuvent ils encore se nourrir ou se permettre d’acheter un logement, ou trouvent ils les moyens ? Ils achètent des biens en plus petite quantité et/ou de moins bonne qualité pour la nourriture, et des logements de plus petite superficie et moins bien situés : le niveau de vie diminue.                        

Les nouveaux arrivants sur le marché de la consommation (qu’il s’agisse de nourriture ou de logement) n’ont en fait pas vraiment le choix. Chaque nouvelle génération qui arrive sur le marché du travail est un peu plus défavorisée que la précédente, et le pouvoir d’achat est aujourd’hui moins bon pour les jeunes diplômés qu’il ne l’était il y a 10 ans, et bien moindre qu’il y a 30 ans, à la fin des 30 glorieuses, ou tout ce joli système a commencé a dérapé lentement. 

1.2  Baisse des prix des équipements technologiques                                                
Il  existe pourtant une évolution positive majeure qui a certainement aidé à compenser une partie des abus du cercle vicieux alimentaire et immobilier en terme de pouvoir d’achat  via une accessibilité croissante des populations aux équipements technologiques et aux moyens de transports de longue distance qui ont vu leur prix massivement baisser au cours des dernières décennies : il s’agit du progrès technologique. Nous avons connue depuis 30 ans la révolution informatique, celle du téléphone portable et celle d’internet, avec des taux de pénétration toujours croissants dans la population mondiale. Ces innovations technologiques pures ont été créatrices d’emplois directement et indirectement mais d’un autre coté, on peut presque les considérer aujourd’hui comme matures. Il est peu probable que l’on puisse rester sur un tel rythme de progrès technologique.
D’autre part, les dépenses en informatique/télévision/voyages représentent une part bien moins importante dans le panier de la ménagère que celle du logement ou même de l’alimentaire.

1.3  Dégradation du marché du travail
Il n’empêche : les conditions à l’embauche des jeunes générations se sont continuellement dégradées au cours des dernières décennies (baisse du pouvoir d’achat en immobilier et en nourriture du premier salaire, précarisation des salariés via l’explosion des stages, des CDD,  et du travail intérimaire).      
Ce phénomène est d’autant plus étonnant que le départ à la retraite des baby boomers nés à partir de 1945 et l’évolution de la pyramide des âges promettait (toute chose égale par ailleurs) un avantage substantiel aux nouveaux arrivants sur le marché du travail. Les sortants  étant supérieurs en nombre aux entrants sur le marché du travail, on nous promettait un pouvoir de négociation accru de l’employé vis-à-vis de l’employeur, et donc une pression à la hausse sur les salaires. La réalité démographique est bien là, et pourtant, les conditions à l’embauche ne cessent de se dégrader.
Cela prouve, si besoin en est, l’état catastrophique dans lequel le marché de l’emploi se trouve : Cette remarque vaut pour l’écrasante majorité des pays développés, à savoir le Japon, les États UNIS, et l'Europe. Les seules exceptions sont en fait les pays dont le modèle économique est  très corrélé au commerce des matières premières (Australie, Nouvelle Zélande, Norvège et dans une moindre mesure le Canada), qui n’ont jamais été aussi chères (cf 1.1)

1.4      Les pays émergents : usines du monde
Évidemment, l’un des pendants de cette réalité est l’émergence de la Chine, du Vietnam, de l’Indonésie, et dans une moindre mesure de l’Inde : devenus Usines du Monde.
  
1.4.1           Des prix de revient en baisse..  
Le revenu moyen par habitant et les salaires en chine sont 15 à 30 fois inférieur à celui des pays développés,  les grandes entreprises ne connaissent pas les frontières et il est logique de leur point de vue que la quasi-totalité de la production industrielle mondiale ai été ‘déplacée ‘ vers ces pays.

1.4.2          ..pas toujours répercutés au consommateur final.
La baisse massive des coûts de production via l’utilisation d’une main d’œuvre moins payée n’a amenée une baisse des prix finaux que concernant les produits intégrant de la technologie (télévisions, téléphones, voitures dans une moindre mesure).
Si on observe l’industrie de l’habillement par exemple, les prix de revient ont effectivement  baissé massivement suite à la délocalisation de nombreuses usines mais les prix aux consommateurs n’ont pas bougé. Tout le gain bénéficie aux marges des entreprises, dont seules les plus grandes ont résisté à la concentration nécessaire à la production de masse. Dans de nombreux secteurs, la bonne vieille théorie de la concurrence parfaite qui veut que l’offre et la demande fixent le prix optimal d’un bien a laissé place à une réalité oligopolistique ou quelques firmes détiennent le monopole de la production et peuvent s’entendre sur le prix qui maximise leurs gains (cela vaut pour l’habillement avec  GAP, NIKE, H&M, ou encore plus pour l’alimentaire avec NESTLE, DANONE, et UNILEVER)

1.4.3         Les travailleurs de ces pays souffrent aussi                                                                                        
Certes les travailleurs chinois gagnent plus que leurs parents, mais ils subissent également d’importantes hausses des prix (matières premières et immobilier), et ne sont pas suffisamment riches pour épargner. De plus 50% des habitants  de ces pays, la population la plus âgée qui vit toujours à la campagne  ont des  revenu qui demeurent constants, et s’appauvrissent donc en terme de pouvoir d’achat.

1.5  La Famille comme ultime rempart contre des inégalités croissantes
 Alors que dans les pays développés, les grands parents sont de plus en plus riches par rapport à leurs petits enfants, c’est le contraire dans les pays émergents : les enfants envoient de l’argent à leurs parents en Chine, alors qu’ils en reçoivent de leurs grands parents en France. Il n’empêche qu’il existe partout une génération ou une cohorte de plus en plus pauvre, et des déséquilibres de plus en plus importants.
D’ailleurs, la famille demeure le dernier rempart contre l’individualisme qui imprègne désormais chacun d’entre nous, le capitalisme prime partout, il n’y a plus d’alternative économique, alors même que le capital n’a jamais été aussi mal réparti entre les individus : Les 1% les plus riches possédaient 30 % des richesses mondiales il y a 30 ans, ils en possèdent aujourd’hui 40%. Même le rapport entre le revenu minimum des 10% les plus riches et le revenu maximum des 10% les plus pauvres qui diminuait depuis 1945, s’est remis à croitre depuis 15 ans. Et pourtant, jamais les individus n’ont semblé aussi soumis et complices avec un système qui les défavorise dans leurs écrasante majorité.

2  Les prix devraient baisser, particulièrement l’immobilier..
Le niveau de vie des gens et des petites et moyennes entreprises, c'est-à-dire  90% ou 95 % de la population, voire plus, devient critique ; l’investissement industriel est à l’arrêt, le chômage augmente, les salaires et la consommation stagnent. Les conséquences selon la logique économique académique devraient être une moindre croissance  et une baisse des prix globale, plus particulièrement de l’immobilier, qui nécessite un investissement important de la part des ménages de plus en plus pauvres et en situation précaire.
Cette baisse des prix alimentaires et immobiliers devrait être une correction violente compensant les hausses excessives des dernières années, correspondant simplement à  un ajustement  desdits prix aux revenus des consommateurs.   

3 .. Mais les autorités publiques craignent la déflation.
Les autorités publiques, à travers les états et les banques centrales  luttent contre la baisse de prix qui constitue le mal économique suprême: la déflation.
La déflation tant redoutée correspond à une baisse des prix tendancielle et progressive, repoussant toute décision d’achat au lendemain. Or la crise financière économique dans laquelle on est entré depuis 2007 à provoqué initialement des corrections de prix massives et violentes, notamment sur l’immobilier américain (cause du déclenchement de la crise via les subprime) et les matières premières. Ces baisses de prix ont été accompagnées par de nombreuses  destructions d’emplois. On n’était pas dans le scénario d’une déflation pérenne mais bien d’un ajustement violent ponctuel. 
Mais la réponse des autorités publiques a été de lutter avec toutes les armes possibles contre cet ajustement ponctuel, grâce un assouplissement monétaire massif de la part des banques centrales  et aux plans de relance budgétaires de la part des états.  
La réalité est que si ces mesures d’une ampleur inégalée ont parfaitement réussi à endiguer les baisses de prix, l’emploi  a continué à se dégrader.
Le consommateur final est donc perdant sur tous les tableaux, les prix augmentent à nouveau, et sa précarité est tous les jours un peu plus grande.                                                                                     
 En réalité tout se passe comme si l’économie réelle s’était ajustée à la moins grande richesse des consommateurs en détruisant des emplois, mais que l’économie financière ne voulait pas reconnaitre cette réalité en ajustant les prix à la baisse, aidés en cela par les pouvoirs publics qui justifient leurs actions par la lutte contre la déflation et le chômage.

4  Les relances budgétaires : des effets positifs qui coûtent chers
Si l’on s’intéresse aux programmes de relance budgétaire, ils ont été investi principalement dans des grands travaux et des entreprises innovatrices, ils  augmentent les résultats des grandes entreprises notamment dans le domaine de la construction et des nouvelles énergie, plus que leur nombre d’employés ou que le salaire de ces employés. Ils aident néanmoins  à ne pas faire diminuer ces effectifs,  et dans la mesure où les grands travaux, type TGV, bénéficient à un maximum de personne, on peut imaginer des retombées positives en terme d’emploi à moyen terme.
De plus, cette augmentation massive des dépenses de l’état a permis de maintenir une croissance positive en soutenant  pour un temps une consommation déprimée (prime à la casse automobile).
Mais les recettes fiscales diminuent, les dépenses publiques augmentent, les déficits et les dettes publiques sont sur des niveaux historiques, des emplois ont été préservés, mais aucun n’a été créé, et le rythme n’est pas soutenable. 
D’ailleurs, 1 an à peine après les grands plans de relance, tout le monde parle déjà de retour à la rigueur budgétaire.

5  Le Dogme du ‘Too Big To Fail’
Si l’efficacité des plans de relance budgétaire a été faible, celle des autres mesures prises par la puissance publique a été nulle, voire négative.                                                                           
Il s’agit des prises de participation directes de certains états dans des banques et des mesures d’assouplissement monétaire des banques centrales, à savoir une baisse des taux directeurs qui avoisinent aujourd’hui 0 %, et des mesures d’assouplissement monétaires supplémentaires, consistant à prêter de l’argent cash fraichement imprimé aux banques contre des créances détenues par ces dernières, notamment des créances immobilières.
Le problème de ces mesures, est que leur justification a fondamentalement changé ; il ne s’agit plus du tout de préserver l’emploi, mais d’éviter à tous prix  des faillites bancaires ou financières qui selon ces mêmes autorités constituerait une catastrophe. C’est le fameux dogme du ‘Too Big To Fail’.

5.1  Banques de réseau vs Banques d’investissement : mauvais mélange            
La Banque de réseau  gère nos dépôts, nos prêts immobiliers, le financement de nos PME. Sa faillite serait effectivement une catastrophe, dans la mesure où elle ruinerait tous les épargnants et leur confiance dans le système monétaire ; cette partie est  la seule et unique de la banque qui justifie  la garantie la plus ultime possible des autorités publiques. Dans la mesure ou cette partie de banque s’assimile à de l’état, elle devrait être publique (donc nationalisée) et détenir  le monopole sur la participation aux émissions de dettes publiques et la ré allocation éventuelle de ladite dette auprès d’investisseurs privés particuliers ou institutionnels, tels que notamment les banquiers d’investissements.
Mais c’est la partie Banque d’investissement  qui a nécessité les interventions publiques, en raison de ses spéculations hasardeuses sur la valeur d’actifs financiers, parmi lesquels des produits regroupant des créances immobilières de type subprime.                                                                        
Si ces banques d’investissement étaient indépendantes d’un point de vue capitalistique, leur  faillite ne provoquerait pas de risque systémique.
 
5.1.1 Le mauvais exemple Lehmann Brother.                                     
Or depuis l’expérience de  Lehmann Brother  et sa faillite retentissante, on nous explique qu’on ne peut pas laisser une banque d’investissement faire faillite ; le système s’effondrerait si c’était le cas. L’exemple de Lehmann Brother, une banque d’investissement pure et dure, le montre bien.              

En est on si sur ?

5.1.1.1 Mauvais timing                                                                                                          
La faillite de Lehmann Brother a été annoncé un dimanche soir, la veille d’une journée ou la plupart des marchés asiatiques étaient fermés. Tous les engagements de Lehmann Brother, via le jeu des appels de marge quotidiens n’ont mis en risque les contreparties que sur la variation de valeur desdits engagements entre la date du dernier appel de marge collecté et la date à laquelle ces engagements ont pu effectivement être liquidés. Le dernier appel de marge reçu le vendredi matin correspondait  aux valeurs du mercredi soir ; si la faillite avait été annoncée vendredi matin, on aurait eu deux jours de variations, le timing de l’annonce  a multiplié ce nombre par 3.                                           
Si on voulait maximiser la panique, c’était le bon mode d’emploi.

5.1.1.2 des conséquences finalement parfaitement maitrisées
Au final, la faillite de Lehmann a entrainé une grande peur, et un gel des prêts interbancaires, parfaitement pallié par  les banques centrales qui ont garanti le financement des banques commerciales, et joué leur rôle de préteur de dernier ressort.
Les seuls réels perdants ont en fait été les actionnaires  de Lehmann Brother qui ont tout perdu.  
Acheter une action, c’est prendre un risque ; quand on veut gagner, il faut savoir perdre.En tout état de cause, il est difficile de distinguer là une justification au dogme du ‘Too Big To Fail’. Dire qu’une banque d’investissement  ne fera jamais faillite, implique qu’on la sauvera toujours, c’est lui donner blanc seing pour prendre des risques qu’elle ne devrait normalement  pas se permettre. 
                    
5.2  Les gouvernements sont adeptes de ce dogme.. 
En appliquant ce dogme, certains états ont décidé d’investir l’argent public dans des prises de participation directes dans des banques. C’est arrivé aux Etats Unis et au Royaume uni (avec Citibank et Royal Bank of Scotland entre autres). La justification et l’efficacité de ces dépenses publiques est beaucoup plus discutable que le financement de grands travaux dans la mesure où depuis 1999 aux Etats Unis, et depuis bien plus longtemps ailleurs, les banques de réseau et les banques d’investissement  ne sont plus séparées.  Or, les gouvernements n’ont exigés aucune contrepartie de restructuration à ces prises de participation. 
S’ils avaient exigé une séparation capitalistique de la partie Banque d’Investissement et de la partie Banque de Réseau, en limitant leur participation à cette dernière partie, on aurait franchi un grand pas mais l’exemple de Lehmann a fonctionné à merveille : les gouvernants aussi  sont convaincus qu’une banque d’investissement trop importante est ‘Too Big To fail’. 

5.3 ..les banques centrales et les autorités de tutelle aussi 
5.3.1 Les baisse des taux directeurs a augmenté les profits immédiats des banques d’investissements..       
 En théorie économique classique, une banque centrale baisse ses taux, quand elle veut relancer l’investissement. Pourtant, les banques centrales américaines, anglaises, suisses et européennes ont littéralement ‘écrasées’ leur taux directeur depuis 2007, et l’investissement est toujours à l’arrêt. Ces baisses de taux ont pourtant profité à certains, principalement aux banques, qui trouvent là l’aubaine d’une opportunité de profit à court terme. La baisse des taux augmente les profits opérationnels des banques en augmentant la rentabilité de leurs prêts à long terme.
Certes, les taux sont bas, mais il s’agit d’abord des taux directeurs fixés par les banques centrales, et des taux très courts qui en découlent. Les taux longs (10 ans et au delà) sont certes plus bas qu’auparavant, mais ils ont bien moins baissé que les taux courts.            

En juin 2007, le taux directeur de la BCE (qui correspond à un taux de financement au jour le jour) était à 4 %, le taux 10 ans Euro était autour de 4.5 %.Aujourd’hui, le taux directeur est à 1 % (voire à 0,5% en pratique pour les banques) et le taux 10 ans fixe autour de 3%. Si la globalité de la courbe de taux a donc baissé, l’écart entre le taux au jour le jour et le taux 10 ans à lui explosé, en passant depuis juin 2007 de 0.2%  à 2.5 % !! En langage d’initié, la courbe des taux s’est pentifiée, et cette pente (différence entre taux long et taux court) n’a jamais été aussi importante, que ce soit aux Etats Unis ou en Europe.                             
 
Les banques tirent un profit maximum de ce phénomène puisqu’elles financent une partie très importante des prêts longs qu’elles accordent, notamment des prêts immobiliers (via leur partie banque de détail),  en empruntant sur des maturités très courtes (via leur partie banque d’investissement).
Ainsi, les baisses de taux des banques centrales, et les injections massives de liquidité via les opérations de ‘quantitative easing’ (qui s’apparentent à des baisses de taux additionnelles) bénéficient essentiellement aux agents économiques capables de se financer à très court terme, et ayant un accès à ce marché : les Banques essentiellement, mais aussi dans une moindre mesure les grandes entreprises.

5.3.2 les banques d’investissements étalent leurs pertes dans le futur :l’arnaque du réescompte.                                                               
BNP Paribas et Société Générale ont des bilans qui pèsent respectivement  2000 et 1000 milliards d’euros, avec en face d’une part  70 milliards et de l’autre  35 milliards  de capitaux propres !! 1 euro de capital de ces banque suffit donc à s’engager dans plus de 30 euros d’opérations diverses et variés (sans parler du ‘hors bilan’). Quelle est la proportion d’engagements immobiliers spéculatifs  de la partie banque d’investissement dans ces bilans faramineux (pour mémoire le PIB de la France est de 1900 milliards) ? 5, 10, 15% ?             

Difficile à dire, beaucoup surement, et beaucoup de ‘cachés’ via des créances sur d’autres filiales qui elles mêmes ne détiennent que des immeubles, valorisés on ne sait commun. Il suffirait par exemple que ces deux banques possèdent un portefeuille d’actifs type subprime pour 10% de leurs bilans (300 milliards pour les deux), et que 30 % de ce portefeuille voit sa valeur réduite à 0, pour que ces banques soient en situation de faillite.                                                                                                                                             
Il est certain que des créances type subprime existent encore dans le bilan des banques. Mais le jeu comptable de la valorisation en réescompte permet d’étaler les pertes inhérentes à ces créances dans le temps en échappant à la valorisation au prix de marché de ces engagements qui deviennent pourris, et en contredisant l’un des principes de base de la comptabilité à partie double : le principe de prudence.
Si par exemple, une banque possède une créance de 100, qui ne vaut plus que 70 sur le marché, le réescompte permet de laisser une valorisation de 100, et d'étaler la perte au fil du temps , jusqu'à maturité de ladite créance.                                                                            
Les banques centrales  et les autorités de tutelle sont évidemment complices et autorisent cette véritable arnaque. Pourquoi  permettre une telle pratique ?   En raison du dogme du ‘Too big To fail’, parce qu’une valorisation ‘au marché’ de tous les actifs précipiterait de nombreux établissements bancaires dans la faillite (à cause de leur partie banque d’investissement).
En attendant, la pente record de la courbe des taux d’une part, et la valorisation en réescompte des mauvaises créances d’autre part, entretiennent l’espoir des banquiers d’investissement. Les pertes accumulées  structurelles massives seront comblées par des gains conjoncturels à venir, grâce aux aides des autorités bienveillantes. Jusqu’ici, tout va bien.

Tant que les banques d’investissement génèrent des profits conjoncturels et biaisés (via le réescompte), elles continuent à rémunérer les actionnaires privés, et l’état à la marge (à la hauteur des impôts sur les résultats), mais c’est bien la puissance publique seule qui supportera les conséquences  de toutes les pertes non encore comblées  quand le spectre de la faillite ressurgira. Comment le citoyen contribuable peut il accepter un tel jeu de dupe ? Pile tu gagnes, Face je perds.

5.4 L’exemple de Lehmann appliqué aux souverains : l’exemple de la Grèce.
Concernant les états, la Grèce est un cas d’école. La Grèce emprunte aujourd’hui a 12 %  a 10 ans, l’Allemagne a moins de 3 %, le grand jeu des spéculateurs (et des banquiers d’investissement entre autres) consiste à emprunter a l’Allemagne (pratique rendu possible grâce au ‘repo’ des obligations) et a prêter a la Grèce, en expliquant que ce ‘deal' n’est pas risqué puisque les politiques martèlent a qui veut l’entendre que la Grèce ne fera pas faillite. 
Comment d’ailleurs donner tord à ces spéculateurs, puisqu’il existe manifestement une opportunité de gagner de l’argent sans risques ? Ce serait une faute professionnelle de ne pas la saisir. Encore une fois, le système est à bannir plus que les hommes.                                                                        
Les taux servis représentent une prime de risque, mais le politique assure ce risque gratuitement : cela n’est pas juste, cela n’est pas égal, cela crée un arbitrage et un biais dans l’efficience des marchés. Sur les 250 dernières années, la Grèce a fait défaut de multiples fois, si le pays a mal été géré et ne peut plus rembourser, il doit faire faillite, de même qu’une PME dépose son bilan, quand elle doit le faire. La Russie a fait faillite en 1998, l Argentine en 2002, le monde ne s’est pas arrêté de tourner. L’argument de l’effondrement de l’euro ne tient pas : pourquoi arrêter de prêter à l’Allemagne si la Grèce fait faillite ?

Les détracteurs  disent que cela créera une catastrophe, une perte de confiance des investisseurs ! 
Et de citer Lehmann Brother comme exemple (cf 5.1.1).
Mais si je suis investisseur, que le Grèce fait faillite, je lui prêterai demain probablement à moins que 12 %, car sa situation sera plus claire, nettoyée  et que peut être elle tirera les leçons de ses erreurs. Comment encourager les bons comportements si les mauvais ne sont pas sanctionnés ?                    

Il est important de rappeler que 100% de la dette grecque est détenue par des non résidents, à savoir, banques et fonds d’investissements, une faillite ne ruinerait donc pas l’épargne des grecs, et n’entamerait pas leur consommation ni donc les recettes fiscales futures,  mais rognerai à la marge  le pécule des investisseurs mondiaux les moins avisés.                                             
Le Japon possède une forte dette publique, mais à l’inverse de la Grèce, elle est détenue à quasi 100% par les résidents japonais : une faillite dans un pareil cas est beaucoup plus hasardeuse, car en appauvrissant de fait sa propre population, elle met en péril ses recettes fiscales futures.

6 Scénario Hypothétique
Si effectivement certains établissements sont ‘Too Big to Fail’, et c’est le cas des banques de détails, car nos dépôts  bancaires doivent être garantis, la seule logique serait de rendre publique ces parties des banques, qui d’ailleurs sont saines, et de laisser les banques d’investissement jouer au vrai capitalisme ; il faudra des faillites, il y en aura, et certains vainqueurs survivants aussi, car il ya des talents et des chances partout, et toutes les gestions n’ont pas été catastrophiques.

6.1 Les perdants hypothétiques..                                                                                      
Qui perd si La Grèce et certaines grosses banques d’investissement font faillite ? Des investisseurs, des fonds d’investissement, des Family Office, bref, les épargnants  mondiaux, les 1 % du monde d’individus qui vivent du travail des 99 % restant (je grossis le trait mais à peine), et dont les revenus du capital (loyers, dividendes) sont moins taxés que les revenus du travail, particulièrement en France. Est-ce qu’ils perdront tout ? Évidemment  non, ils resteront les dominants, simplement ceux qui ont pris les mauvais risques perdront plus que les autres (celui qui a acheté de la dette grecque ou des actions  bancaires souffrira plus que celui qui a acheté de la dette allemande ou des actions Apple), quoi de plus logique ? N’est ce pas là un des principes du capitalisme ?
Que se passerait-il après les faillites ? Certaines pertes d’emplois très limitées dans les banques d’investissement et un peu plus importantes dans le secteur immobilier, l’essentiel de l’ajustement du marché du travail a déjà eu lieu. En revanche, on assisterait probablement à des baisses de prix plus ou moins massives selon les excès que l’on aura atteints. 
Des baisses de prix massives dans l’immobilier, via le nettoyage immédiat du bilan des banques,  donc un appauvrissement  relatif des propriétaires, qui sont dans une situation nette positive. On peut raisonnablement penser qu’une partie importante de la flambée des matières premières est spéculative et largement entretenue par les banques d’investissement, la faillite des mauvais élèves bancaires pourrait donc également entrainer le prix des matières premières à la baisse.

6.2..et les gagnants hypothétiques.
Laissons  faire les faillites, nettoyons les bilans des établissements bancaires, au lieu de coller des rustines d’augmentation de  capital toujours plus grosses et moins efficaces, les actions baisseront, les prix de l’immobilier corrigeront, l’emploi  bougera peu, comme il n’a pas bouger dans les phases de hausse des prix immobilier des dernières années : les gens retrouveront donc du pouvoir d’achat au moins en immobilier et probablement aussi en nourriture (si effectivement une partie de la hausse des matières premières est du à la spéculation).
Les sages qui n’ont pas commis de folie, les pauvres qui ne sont pas endettes, mais qui perçoivent des revenus fixes, verront leur niveau de vie augmenter, on parle ici de 90 % des gens au moins.  Bref, un nettoyage du système qui ne ferait que corriger des abus du passé.
Comment arrive t on dans des pays démocratiques comme les nôtres à arriver à jouer dans un système économique qui favorise les quelques %  les plus riche, comment la réalité du système économique transforme nos démocraties en ploutocraties ? 

7 Retour à la réalité.
Malgré les biais du système actuel, l’histoire économique nous indique une autre voie aux problèmes actuels, et notamment aux dettes publiques explosives : c’est l’hyperinflation.                               
Multiplions le RSA, le SMIC et tous les Salaires par 1000, les milliards de dettes fixes des états et des banques seront réduites à des centimes et l’on pourra reprendre des spirales inflationnistes sur l’ensemble des biens.                                                                                                                                             
Le salarié moyen qui consomme tout son revenu et qui ne possède pas d’épargne n’y gagnera rien mais n’y perdra rien non plus, il paiera juste son croissant 1000 fois plus cher qu’avant.                        
En revanche, les bons pères de famille ou les épargnants prudents verront leur patrimoine financier réduit comme de la poussière, ceux qui ne possèdent que de l’immobilier seront sans doute sains et sauf.    
Les endettés, les mauvais élèves, ceux qui ont pris des mauvais risques, les mauvaises banques d’investissement, la Grèce, ne seront pas pénalisés par rapport aux autres. Ils pourront expliquer à leurs enfants que l’important est de faire croire qu’on est indispensable au système, qu’on est ‘Too Big To Fail’ et qu’à partir de là, tous les abus sont permis.
A bon entendeur, salut !