Pour que notre économie devienne une autre économie.

Pour que notre économie devienne une autre économie

Dans ce blog, j'essaye d'apporter un éclairage différent sur l'analyse des politiques économiques menées actuellement, et plus particulièrement depuis 2007.
J'insiste particulièrement sur le dogme du 'Too Big to Fail' des banques, qui justifie d'une part des aides financières massives de la puissance publique et d'autre part un changement majeur des règles comptables utilisées.
Au final, après avoir poussé le systèmes dans ses limites, les banques sont les principales bénéficiaires de son maintien en vie, alors même que l'économie réelle souffre toujours plus (chômage croissant et baisse du pouvoir d'achat)!!

mardi 28 septembre 2010

A qui profite la réanimation du système économique?


Oliver Stone disait récemment, à l’occasion de la sortie de son film ‘Wall Street 2’, que le système économique mondiale avait eu un ‘arrêt cardiaque’ lors de la crise des subprime, mais que depuis, tout avait repris exactement comme avant. L’image est bonne, et les médecins vous diront qu’après un arrêt, on peut refaire marcher le cœur, mais qu’il a besoin d’aide, de plus en plus d’aide pour marcher de moins en moins bien, et pour finir par s’arrêter. Cela paraît néanmoins logique de  dépenser de l’énergie, du temps, de la recherche, et de l’argent pour prolonger l’existence d’individus, au nom du principe de vie.

Mais pourquoi dépenser tant pour repousser la mort d’un système voué à disparaître?

Les milliers de milliards investis par les autorité publiques pour maintenir le cœur du système économique en vie, a savoir les banques d’investissement, en refusant de voir les lésions profondes que sont les prix de l’immobilier et des matières premières qui le gangrènent, n’ont plus aucune justification politique, si ce n’est peut être, la peur et/ou  l’ignorance d’une alternative possible.

1  Constat : salaires en berne et prix en hausse
Les points communs à la quasi-totalité des pays industrialisés sont une tension très  nette du marché de l’emploi qui se traduit par  un taux de chômage plus élevé que lors des décennies précédentes, et une pression  sur le pouvoir d’achat des salariés, qui voient leurs revenus stagnés alors que parallèlement  le prix des matières premières et de l’immobilier,  donc des besoins de première nécessité que sont  la nourriture et le logement, augmente.

1.1  Hausse des prix des besoins de première nécessite : nourriture et logement 
Le prix des céréales (blé, mais, riz), du caf, du cacao, atteint des niveaux records.
L’énergie à travers les prix du pétrole, du gaz naturel et plus généralement de l’électricité voie également son prix croitre.
Le prix du logement, à travers les loyers et les prix de l’immobilier continue a augmenter à un rythme très soutenu.

Les indices d’inflation tels que l’Indice des Prix à la Consommation calculés par Eurostat ou l’INSEE   sous pondèrent massivement le poids de l’immobilier (qui ne pèse  que pour 10% de l’indice), et sous estiment donc massivement l’inflation réelle.

Dans le même temps, le revenu du travail (autrement dit les salaires) stagne.

Comment les gens peuvent ils encore se nourrir ou se permettre d’acheter un logement, ou trouvent ils les moyens ? Ils achètent des biens en plus petite quantité et/ou de moins bonne qualité pour la nourriture, et des logements de plus petite superficie et moins bien situés : le niveau de vie diminue.                        

Les nouveaux arrivants sur le marché de la consommation (qu’il s’agisse de nourriture ou de logement) n’ont en fait pas vraiment le choix. Chaque nouvelle génération qui arrive sur le marché du travail est un peu plus défavorisée que la précédente, et le pouvoir d’achat est aujourd’hui moins bon pour les jeunes diplômés qu’il ne l’était il y a 10 ans, et bien moindre qu’il y a 30 ans, à la fin des 30 glorieuses, ou tout ce joli système a commencé a dérapé lentement. 

1.2  Baisse des prix des équipements technologiques                                                
Il  existe pourtant une évolution positive majeure qui a certainement aidé à compenser une partie des abus du cercle vicieux alimentaire et immobilier en terme de pouvoir d’achat  via une accessibilité croissante des populations aux équipements technologiques et aux moyens de transports de longue distance qui ont vu leur prix massivement baisser au cours des dernières décennies : il s’agit du progrès technologique. Nous avons connue depuis 30 ans la révolution informatique, celle du téléphone portable et celle d’internet, avec des taux de pénétration toujours croissants dans la population mondiale. Ces innovations technologiques pures ont été créatrices d’emplois directement et indirectement mais d’un autre coté, on peut presque les considérer aujourd’hui comme matures. Il est peu probable que l’on puisse rester sur un tel rythme de progrès technologique.
D’autre part, les dépenses en informatique/télévision/voyages représentent une part bien moins importante dans le panier de la ménagère que celle du logement ou même de l’alimentaire.

1.3  Dégradation du marché du travail
Il n’empêche : les conditions à l’embauche des jeunes générations se sont continuellement dégradées au cours des dernières décennies (baisse du pouvoir d’achat en immobilier et en nourriture du premier salaire, précarisation des salariés via l’explosion des stages, des CDD,  et du travail intérimaire).      
Ce phénomène est d’autant plus étonnant que le départ à la retraite des baby boomers nés à partir de 1945 et l’évolution de la pyramide des âges promettait (toute chose égale par ailleurs) un avantage substantiel aux nouveaux arrivants sur le marché du travail. Les sortants  étant supérieurs en nombre aux entrants sur le marché du travail, on nous promettait un pouvoir de négociation accru de l’employé vis-à-vis de l’employeur, et donc une pression à la hausse sur les salaires. La réalité démographique est bien là, et pourtant, les conditions à l’embauche ne cessent de se dégrader.
Cela prouve, si besoin en est, l’état catastrophique dans lequel le marché de l’emploi se trouve : Cette remarque vaut pour l’écrasante majorité des pays développés, à savoir le Japon, les États UNIS, et l'Europe. Les seules exceptions sont en fait les pays dont le modèle économique est  très corrélé au commerce des matières premières (Australie, Nouvelle Zélande, Norvège et dans une moindre mesure le Canada), qui n’ont jamais été aussi chères (cf 1.1)

1.4      Les pays émergents : usines du monde
Évidemment, l’un des pendants de cette réalité est l’émergence de la Chine, du Vietnam, de l’Indonésie, et dans une moindre mesure de l’Inde : devenus Usines du Monde.
  
1.4.1           Des prix de revient en baisse..  
Le revenu moyen par habitant et les salaires en chine sont 15 à 30 fois inférieur à celui des pays développés,  les grandes entreprises ne connaissent pas les frontières et il est logique de leur point de vue que la quasi-totalité de la production industrielle mondiale ai été ‘déplacée ‘ vers ces pays.

1.4.2          ..pas toujours répercutés au consommateur final.
La baisse massive des coûts de production via l’utilisation d’une main d’œuvre moins payée n’a amenée une baisse des prix finaux que concernant les produits intégrant de la technologie (télévisions, téléphones, voitures dans une moindre mesure).
Si on observe l’industrie de l’habillement par exemple, les prix de revient ont effectivement  baissé massivement suite à la délocalisation de nombreuses usines mais les prix aux consommateurs n’ont pas bougé. Tout le gain bénéficie aux marges des entreprises, dont seules les plus grandes ont résisté à la concentration nécessaire à la production de masse. Dans de nombreux secteurs, la bonne vieille théorie de la concurrence parfaite qui veut que l’offre et la demande fixent le prix optimal d’un bien a laissé place à une réalité oligopolistique ou quelques firmes détiennent le monopole de la production et peuvent s’entendre sur le prix qui maximise leurs gains (cela vaut pour l’habillement avec  GAP, NIKE, H&M, ou encore plus pour l’alimentaire avec NESTLE, DANONE, et UNILEVER)

1.4.3         Les travailleurs de ces pays souffrent aussi                                                                                        
Certes les travailleurs chinois gagnent plus que leurs parents, mais ils subissent également d’importantes hausses des prix (matières premières et immobilier), et ne sont pas suffisamment riches pour épargner. De plus 50% des habitants  de ces pays, la population la plus âgée qui vit toujours à la campagne  ont des  revenu qui demeurent constants, et s’appauvrissent donc en terme de pouvoir d’achat.

1.5  La Famille comme ultime rempart contre des inégalités croissantes
 Alors que dans les pays développés, les grands parents sont de plus en plus riches par rapport à leurs petits enfants, c’est le contraire dans les pays émergents : les enfants envoient de l’argent à leurs parents en Chine, alors qu’ils en reçoivent de leurs grands parents en France. Il n’empêche qu’il existe partout une génération ou une cohorte de plus en plus pauvre, et des déséquilibres de plus en plus importants.
D’ailleurs, la famille demeure le dernier rempart contre l’individualisme qui imprègne désormais chacun d’entre nous, le capitalisme prime partout, il n’y a plus d’alternative économique, alors même que le capital n’a jamais été aussi mal réparti entre les individus : Les 1% les plus riches possédaient 30 % des richesses mondiales il y a 30 ans, ils en possèdent aujourd’hui 40%. Même le rapport entre le revenu minimum des 10% les plus riches et le revenu maximum des 10% les plus pauvres qui diminuait depuis 1945, s’est remis à croitre depuis 15 ans. Et pourtant, jamais les individus n’ont semblé aussi soumis et complices avec un système qui les défavorise dans leurs écrasante majorité.

2  Les prix devraient baisser, particulièrement l’immobilier..
Le niveau de vie des gens et des petites et moyennes entreprises, c'est-à-dire  90% ou 95 % de la population, voire plus, devient critique ; l’investissement industriel est à l’arrêt, le chômage augmente, les salaires et la consommation stagnent. Les conséquences selon la logique économique académique devraient être une moindre croissance  et une baisse des prix globale, plus particulièrement de l’immobilier, qui nécessite un investissement important de la part des ménages de plus en plus pauvres et en situation précaire.
Cette baisse des prix alimentaires et immobiliers devrait être une correction violente compensant les hausses excessives des dernières années, correspondant simplement à  un ajustement  desdits prix aux revenus des consommateurs.   

3 .. Mais les autorités publiques craignent la déflation.
Les autorités publiques, à travers les états et les banques centrales  luttent contre la baisse de prix qui constitue le mal économique suprême: la déflation.
La déflation tant redoutée correspond à une baisse des prix tendancielle et progressive, repoussant toute décision d’achat au lendemain. Or la crise financière économique dans laquelle on est entré depuis 2007 à provoqué initialement des corrections de prix massives et violentes, notamment sur l’immobilier américain (cause du déclenchement de la crise via les subprime) et les matières premières. Ces baisses de prix ont été accompagnées par de nombreuses  destructions d’emplois. On n’était pas dans le scénario d’une déflation pérenne mais bien d’un ajustement violent ponctuel. 
Mais la réponse des autorités publiques a été de lutter avec toutes les armes possibles contre cet ajustement ponctuel, grâce un assouplissement monétaire massif de la part des banques centrales  et aux plans de relance budgétaires de la part des états.  
La réalité est que si ces mesures d’une ampleur inégalée ont parfaitement réussi à endiguer les baisses de prix, l’emploi  a continué à se dégrader.
Le consommateur final est donc perdant sur tous les tableaux, les prix augmentent à nouveau, et sa précarité est tous les jours un peu plus grande.                                                                                     
 En réalité tout se passe comme si l’économie réelle s’était ajustée à la moins grande richesse des consommateurs en détruisant des emplois, mais que l’économie financière ne voulait pas reconnaitre cette réalité en ajustant les prix à la baisse, aidés en cela par les pouvoirs publics qui justifient leurs actions par la lutte contre la déflation et le chômage.

4  Les relances budgétaires : des effets positifs qui coûtent chers
Si l’on s’intéresse aux programmes de relance budgétaire, ils ont été investi principalement dans des grands travaux et des entreprises innovatrices, ils  augmentent les résultats des grandes entreprises notamment dans le domaine de la construction et des nouvelles énergie, plus que leur nombre d’employés ou que le salaire de ces employés. Ils aident néanmoins  à ne pas faire diminuer ces effectifs,  et dans la mesure où les grands travaux, type TGV, bénéficient à un maximum de personne, on peut imaginer des retombées positives en terme d’emploi à moyen terme.
De plus, cette augmentation massive des dépenses de l’état a permis de maintenir une croissance positive en soutenant  pour un temps une consommation déprimée (prime à la casse automobile).
Mais les recettes fiscales diminuent, les dépenses publiques augmentent, les déficits et les dettes publiques sont sur des niveaux historiques, des emplois ont été préservés, mais aucun n’a été créé, et le rythme n’est pas soutenable. 
D’ailleurs, 1 an à peine après les grands plans de relance, tout le monde parle déjà de retour à la rigueur budgétaire.

5  Le Dogme du ‘Too Big To Fail’
Si l’efficacité des plans de relance budgétaire a été faible, celle des autres mesures prises par la puissance publique a été nulle, voire négative.                                                                           
Il s’agit des prises de participation directes de certains états dans des banques et des mesures d’assouplissement monétaire des banques centrales, à savoir une baisse des taux directeurs qui avoisinent aujourd’hui 0 %, et des mesures d’assouplissement monétaires supplémentaires, consistant à prêter de l’argent cash fraichement imprimé aux banques contre des créances détenues par ces dernières, notamment des créances immobilières.
Le problème de ces mesures, est que leur justification a fondamentalement changé ; il ne s’agit plus du tout de préserver l’emploi, mais d’éviter à tous prix  des faillites bancaires ou financières qui selon ces mêmes autorités constituerait une catastrophe. C’est le fameux dogme du ‘Too Big To Fail’.

5.1  Banques de réseau vs Banques d’investissement : mauvais mélange            
La Banque de réseau  gère nos dépôts, nos prêts immobiliers, le financement de nos PME. Sa faillite serait effectivement une catastrophe, dans la mesure où elle ruinerait tous les épargnants et leur confiance dans le système monétaire ; cette partie est  la seule et unique de la banque qui justifie  la garantie la plus ultime possible des autorités publiques. Dans la mesure ou cette partie de banque s’assimile à de l’état, elle devrait être publique (donc nationalisée) et détenir  le monopole sur la participation aux émissions de dettes publiques et la ré allocation éventuelle de ladite dette auprès d’investisseurs privés particuliers ou institutionnels, tels que notamment les banquiers d’investissements.
Mais c’est la partie Banque d’investissement  qui a nécessité les interventions publiques, en raison de ses spéculations hasardeuses sur la valeur d’actifs financiers, parmi lesquels des produits regroupant des créances immobilières de type subprime.                                                                        
Si ces banques d’investissement étaient indépendantes d’un point de vue capitalistique, leur  faillite ne provoquerait pas de risque systémique.
 
5.1.1 Le mauvais exemple Lehmann Brother.                                     
Or depuis l’expérience de  Lehmann Brother  et sa faillite retentissante, on nous explique qu’on ne peut pas laisser une banque d’investissement faire faillite ; le système s’effondrerait si c’était le cas. L’exemple de Lehmann Brother, une banque d’investissement pure et dure, le montre bien.              

En est on si sur ?

5.1.1.1 Mauvais timing                                                                                                          
La faillite de Lehmann Brother a été annoncé un dimanche soir, la veille d’une journée ou la plupart des marchés asiatiques étaient fermés. Tous les engagements de Lehmann Brother, via le jeu des appels de marge quotidiens n’ont mis en risque les contreparties que sur la variation de valeur desdits engagements entre la date du dernier appel de marge collecté et la date à laquelle ces engagements ont pu effectivement être liquidés. Le dernier appel de marge reçu le vendredi matin correspondait  aux valeurs du mercredi soir ; si la faillite avait été annoncée vendredi matin, on aurait eu deux jours de variations, le timing de l’annonce  a multiplié ce nombre par 3.                                           
Si on voulait maximiser la panique, c’était le bon mode d’emploi.

5.1.1.2 des conséquences finalement parfaitement maitrisées
Au final, la faillite de Lehmann a entrainé une grande peur, et un gel des prêts interbancaires, parfaitement pallié par  les banques centrales qui ont garanti le financement des banques commerciales, et joué leur rôle de préteur de dernier ressort.
Les seuls réels perdants ont en fait été les actionnaires  de Lehmann Brother qui ont tout perdu.  
Acheter une action, c’est prendre un risque ; quand on veut gagner, il faut savoir perdre.En tout état de cause, il est difficile de distinguer là une justification au dogme du ‘Too Big To Fail’. Dire qu’une banque d’investissement  ne fera jamais faillite, implique qu’on la sauvera toujours, c’est lui donner blanc seing pour prendre des risques qu’elle ne devrait normalement  pas se permettre. 
                    
5.2  Les gouvernements sont adeptes de ce dogme.. 
En appliquant ce dogme, certains états ont décidé d’investir l’argent public dans des prises de participation directes dans des banques. C’est arrivé aux Etats Unis et au Royaume uni (avec Citibank et Royal Bank of Scotland entre autres). La justification et l’efficacité de ces dépenses publiques est beaucoup plus discutable que le financement de grands travaux dans la mesure où depuis 1999 aux Etats Unis, et depuis bien plus longtemps ailleurs, les banques de réseau et les banques d’investissement  ne sont plus séparées.  Or, les gouvernements n’ont exigés aucune contrepartie de restructuration à ces prises de participation. 
S’ils avaient exigé une séparation capitalistique de la partie Banque d’Investissement et de la partie Banque de Réseau, en limitant leur participation à cette dernière partie, on aurait franchi un grand pas mais l’exemple de Lehmann a fonctionné à merveille : les gouvernants aussi  sont convaincus qu’une banque d’investissement trop importante est ‘Too Big To fail’. 

5.3 ..les banques centrales et les autorités de tutelle aussi 
5.3.1 Les baisse des taux directeurs a augmenté les profits immédiats des banques d’investissements..       
 En théorie économique classique, une banque centrale baisse ses taux, quand elle veut relancer l’investissement. Pourtant, les banques centrales américaines, anglaises, suisses et européennes ont littéralement ‘écrasées’ leur taux directeur depuis 2007, et l’investissement est toujours à l’arrêt. Ces baisses de taux ont pourtant profité à certains, principalement aux banques, qui trouvent là l’aubaine d’une opportunité de profit à court terme. La baisse des taux augmente les profits opérationnels des banques en augmentant la rentabilité de leurs prêts à long terme.
Certes, les taux sont bas, mais il s’agit d’abord des taux directeurs fixés par les banques centrales, et des taux très courts qui en découlent. Les taux longs (10 ans et au delà) sont certes plus bas qu’auparavant, mais ils ont bien moins baissé que les taux courts.            

En juin 2007, le taux directeur de la BCE (qui correspond à un taux de financement au jour le jour) était à 4 %, le taux 10 ans Euro était autour de 4.5 %.Aujourd’hui, le taux directeur est à 1 % (voire à 0,5% en pratique pour les banques) et le taux 10 ans fixe autour de 3%. Si la globalité de la courbe de taux a donc baissé, l’écart entre le taux au jour le jour et le taux 10 ans à lui explosé, en passant depuis juin 2007 de 0.2%  à 2.5 % !! En langage d’initié, la courbe des taux s’est pentifiée, et cette pente (différence entre taux long et taux court) n’a jamais été aussi importante, que ce soit aux Etats Unis ou en Europe.                             
 
Les banques tirent un profit maximum de ce phénomène puisqu’elles financent une partie très importante des prêts longs qu’elles accordent, notamment des prêts immobiliers (via leur partie banque de détail),  en empruntant sur des maturités très courtes (via leur partie banque d’investissement).
Ainsi, les baisses de taux des banques centrales, et les injections massives de liquidité via les opérations de ‘quantitative easing’ (qui s’apparentent à des baisses de taux additionnelles) bénéficient essentiellement aux agents économiques capables de se financer à très court terme, et ayant un accès à ce marché : les Banques essentiellement, mais aussi dans une moindre mesure les grandes entreprises.

5.3.2 les banques d’investissements étalent leurs pertes dans le futur :l’arnaque du réescompte.                                                               
BNP Paribas et Société Générale ont des bilans qui pèsent respectivement  2000 et 1000 milliards d’euros, avec en face d’une part  70 milliards et de l’autre  35 milliards  de capitaux propres !! 1 euro de capital de ces banque suffit donc à s’engager dans plus de 30 euros d’opérations diverses et variés (sans parler du ‘hors bilan’). Quelle est la proportion d’engagements immobiliers spéculatifs  de la partie banque d’investissement dans ces bilans faramineux (pour mémoire le PIB de la France est de 1900 milliards) ? 5, 10, 15% ?             

Difficile à dire, beaucoup surement, et beaucoup de ‘cachés’ via des créances sur d’autres filiales qui elles mêmes ne détiennent que des immeubles, valorisés on ne sait commun. Il suffirait par exemple que ces deux banques possèdent un portefeuille d’actifs type subprime pour 10% de leurs bilans (300 milliards pour les deux), et que 30 % de ce portefeuille voit sa valeur réduite à 0, pour que ces banques soient en situation de faillite.                                                                                                                                             
Il est certain que des créances type subprime existent encore dans le bilan des banques. Mais le jeu comptable de la valorisation en réescompte permet d’étaler les pertes inhérentes à ces créances dans le temps en échappant à la valorisation au prix de marché de ces engagements qui deviennent pourris, et en contredisant l’un des principes de base de la comptabilité à partie double : le principe de prudence.
Si par exemple, une banque possède une créance de 100, qui ne vaut plus que 70 sur le marché, le réescompte permet de laisser une valorisation de 100, et d'étaler la perte au fil du temps , jusqu'à maturité de ladite créance.                                                                            
Les banques centrales  et les autorités de tutelle sont évidemment complices et autorisent cette véritable arnaque. Pourquoi  permettre une telle pratique ?   En raison du dogme du ‘Too big To fail’, parce qu’une valorisation ‘au marché’ de tous les actifs précipiterait de nombreux établissements bancaires dans la faillite (à cause de leur partie banque d’investissement).
En attendant, la pente record de la courbe des taux d’une part, et la valorisation en réescompte des mauvaises créances d’autre part, entretiennent l’espoir des banquiers d’investissement. Les pertes accumulées  structurelles massives seront comblées par des gains conjoncturels à venir, grâce aux aides des autorités bienveillantes. Jusqu’ici, tout va bien.

Tant que les banques d’investissement génèrent des profits conjoncturels et biaisés (via le réescompte), elles continuent à rémunérer les actionnaires privés, et l’état à la marge (à la hauteur des impôts sur les résultats), mais c’est bien la puissance publique seule qui supportera les conséquences  de toutes les pertes non encore comblées  quand le spectre de la faillite ressurgira. Comment le citoyen contribuable peut il accepter un tel jeu de dupe ? Pile tu gagnes, Face je perds.

5.4 L’exemple de Lehmann appliqué aux souverains : l’exemple de la Grèce.
Concernant les états, la Grèce est un cas d’école. La Grèce emprunte aujourd’hui a 12 %  a 10 ans, l’Allemagne a moins de 3 %, le grand jeu des spéculateurs (et des banquiers d’investissement entre autres) consiste à emprunter a l’Allemagne (pratique rendu possible grâce au ‘repo’ des obligations) et a prêter a la Grèce, en expliquant que ce ‘deal' n’est pas risqué puisque les politiques martèlent a qui veut l’entendre que la Grèce ne fera pas faillite. 
Comment d’ailleurs donner tord à ces spéculateurs, puisqu’il existe manifestement une opportunité de gagner de l’argent sans risques ? Ce serait une faute professionnelle de ne pas la saisir. Encore une fois, le système est à bannir plus que les hommes.                                                                        
Les taux servis représentent une prime de risque, mais le politique assure ce risque gratuitement : cela n’est pas juste, cela n’est pas égal, cela crée un arbitrage et un biais dans l’efficience des marchés. Sur les 250 dernières années, la Grèce a fait défaut de multiples fois, si le pays a mal été géré et ne peut plus rembourser, il doit faire faillite, de même qu’une PME dépose son bilan, quand elle doit le faire. La Russie a fait faillite en 1998, l Argentine en 2002, le monde ne s’est pas arrêté de tourner. L’argument de l’effondrement de l’euro ne tient pas : pourquoi arrêter de prêter à l’Allemagne si la Grèce fait faillite ?

Les détracteurs  disent que cela créera une catastrophe, une perte de confiance des investisseurs ! 
Et de citer Lehmann Brother comme exemple (cf 5.1.1).
Mais si je suis investisseur, que le Grèce fait faillite, je lui prêterai demain probablement à moins que 12 %, car sa situation sera plus claire, nettoyée  et que peut être elle tirera les leçons de ses erreurs. Comment encourager les bons comportements si les mauvais ne sont pas sanctionnés ?                    

Il est important de rappeler que 100% de la dette grecque est détenue par des non résidents, à savoir, banques et fonds d’investissements, une faillite ne ruinerait donc pas l’épargne des grecs, et n’entamerait pas leur consommation ni donc les recettes fiscales futures,  mais rognerai à la marge  le pécule des investisseurs mondiaux les moins avisés.                                             
Le Japon possède une forte dette publique, mais à l’inverse de la Grèce, elle est détenue à quasi 100% par les résidents japonais : une faillite dans un pareil cas est beaucoup plus hasardeuse, car en appauvrissant de fait sa propre population, elle met en péril ses recettes fiscales futures.

6 Scénario Hypothétique
Si effectivement certains établissements sont ‘Too Big to Fail’, et c’est le cas des banques de détails, car nos dépôts  bancaires doivent être garantis, la seule logique serait de rendre publique ces parties des banques, qui d’ailleurs sont saines, et de laisser les banques d’investissement jouer au vrai capitalisme ; il faudra des faillites, il y en aura, et certains vainqueurs survivants aussi, car il ya des talents et des chances partout, et toutes les gestions n’ont pas été catastrophiques.

6.1 Les perdants hypothétiques..                                                                                      
Qui perd si La Grèce et certaines grosses banques d’investissement font faillite ? Des investisseurs, des fonds d’investissement, des Family Office, bref, les épargnants  mondiaux, les 1 % du monde d’individus qui vivent du travail des 99 % restant (je grossis le trait mais à peine), et dont les revenus du capital (loyers, dividendes) sont moins taxés que les revenus du travail, particulièrement en France. Est-ce qu’ils perdront tout ? Évidemment  non, ils resteront les dominants, simplement ceux qui ont pris les mauvais risques perdront plus que les autres (celui qui a acheté de la dette grecque ou des actions  bancaires souffrira plus que celui qui a acheté de la dette allemande ou des actions Apple), quoi de plus logique ? N’est ce pas là un des principes du capitalisme ?
Que se passerait-il après les faillites ? Certaines pertes d’emplois très limitées dans les banques d’investissement et un peu plus importantes dans le secteur immobilier, l’essentiel de l’ajustement du marché du travail a déjà eu lieu. En revanche, on assisterait probablement à des baisses de prix plus ou moins massives selon les excès que l’on aura atteints. 
Des baisses de prix massives dans l’immobilier, via le nettoyage immédiat du bilan des banques,  donc un appauvrissement  relatif des propriétaires, qui sont dans une situation nette positive. On peut raisonnablement penser qu’une partie importante de la flambée des matières premières est spéculative et largement entretenue par les banques d’investissement, la faillite des mauvais élèves bancaires pourrait donc également entrainer le prix des matières premières à la baisse.

6.2..et les gagnants hypothétiques.
Laissons  faire les faillites, nettoyons les bilans des établissements bancaires, au lieu de coller des rustines d’augmentation de  capital toujours plus grosses et moins efficaces, les actions baisseront, les prix de l’immobilier corrigeront, l’emploi  bougera peu, comme il n’a pas bouger dans les phases de hausse des prix immobilier des dernières années : les gens retrouveront donc du pouvoir d’achat au moins en immobilier et probablement aussi en nourriture (si effectivement une partie de la hausse des matières premières est du à la spéculation).
Les sages qui n’ont pas commis de folie, les pauvres qui ne sont pas endettes, mais qui perçoivent des revenus fixes, verront leur niveau de vie augmenter, on parle ici de 90 % des gens au moins.  Bref, un nettoyage du système qui ne ferait que corriger des abus du passé.
Comment arrive t on dans des pays démocratiques comme les nôtres à arriver à jouer dans un système économique qui favorise les quelques %  les plus riche, comment la réalité du système économique transforme nos démocraties en ploutocraties ? 

7 Retour à la réalité.
Malgré les biais du système actuel, l’histoire économique nous indique une autre voie aux problèmes actuels, et notamment aux dettes publiques explosives : c’est l’hyperinflation.                               
Multiplions le RSA, le SMIC et tous les Salaires par 1000, les milliards de dettes fixes des états et des banques seront réduites à des centimes et l’on pourra reprendre des spirales inflationnistes sur l’ensemble des biens.                                                                                                                                             
Le salarié moyen qui consomme tout son revenu et qui ne possède pas d’épargne n’y gagnera rien mais n’y perdra rien non plus, il paiera juste son croissant 1000 fois plus cher qu’avant.                        
En revanche, les bons pères de famille ou les épargnants prudents verront leur patrimoine financier réduit comme de la poussière, ceux qui ne possèdent que de l’immobilier seront sans doute sains et sauf.    
Les endettés, les mauvais élèves, ceux qui ont pris des mauvais risques, les mauvaises banques d’investissement, la Grèce, ne seront pas pénalisés par rapport aux autres. Ils pourront expliquer à leurs enfants que l’important est de faire croire qu’on est indispensable au système, qu’on est ‘Too Big To Fail’ et qu’à partir de là, tous les abus sont permis.
A bon entendeur, salut !

5 commentaires:

  1. De cousin lolo

    1. Du manque de lucidité (ou de volonté) de nos dirigeants politiques de tous bords:

    Si “Il faut travailler de plus en plus pour rembourser de plus en plus, et gagner toujours moins”: alors la capacité de chacun à travailler (et donc à produire) plus n’est pas extensible, il faut faire fasse à une dette qui elle explose et dont le service comprime chaque fois plus les rémunérations. Cela c’est bien parce que nos dirigeants ont depuis 30 ans voulus maintenir à grand coup d’emprunt un niveau de vie auquel la génération 68 n’a jamais voulu renoncer. Résultat de cette myopie, un endettement constant et grandissant de façon exponentiel depuis la fin de années 70 dans la grande partie des pays Européen. Un charge de la dette qui en France équivaut au budget de l’éducation nationale .... des Etats incapables de faire face à leurs obligations envers leurs concitoyens (paiement des retraites, améliorations des services publiques, sécurisation des approvisionnement en énergie....). Au lieu d’employer les ressources publiques pour améliorer la capacité des Etats à créer de la richesse future pour leurs concitoyens (en misant sur l’éducation, la recherche, les secteurs de pointes), nos élus ont préféré donner à une génération précise les moyens de consommer immédiatement des produits de grande consommation le plus souvent importés et dont la fabrication ne génère plus un emploi dans nos pays. Cette technique n’est pas nouvelle, les romains en avaient tiré la formule “donner leur du pain et des jeux” et Jean de la Fontaine la décrivait déjà dans sa célèbre fable “La Gigalle et La Fourmi”. La situation est telle que les mesures de rigueurs sont désormais socialement inacceptables (même pas ceux qui ne bénéficie pas de cet endettement car arrivés trop tard) et ouvrent la porte à des mouvements sociaux toujours plus violents et surtout à une désolidarisation entre génération les enfants finissants par dire a leur parents qu’il ne veulent plus payer pour leur dépenses.

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  2. La suite de cousin Lol'


    2. Du début de la fin de l’ère de la colonisation économique

    Si “Il faut travailler de plus en plus pour rembourser de plus en plus, et gagner toujours moins”: c’est parce que désormais le niveau moyen de qualification des travailleurs de la planète à augmenté considérablement. Lorsque le monde s’ouvre, les échanges se développent, chaque pays se concentrent sur les productions pour lesquelles il est le plus compétitif, permettant à chaque pays de s’enrichir au travers des échanges. Ce dogme a été prouvé empiriquement, partout où les frontière se sont ouvertes, les échanges se sont accrus et les populations ont augmenté leur richesse collective. A l’inverse les économies fermés ont échouées. Toutefois lorsque l’une des parties à l’échange voit son avantage compétitif se réduire, elle laisse l’autre partie s'accaparer une part chaque fois plus important de l’accroissement de richesse. Durant de nombreuses années, les pays dits développés ont bénéficié de leur avantage en terme de savoir faire, hors depuis la fin des années 90, le savoir s’exporte à une vitesse que l’homme n‘avait jamais connu auparavant (les étudiants du monde entiers viennent en Europe, aux USA, internet diffuse le savoir, etc...) de sorte que l’avantage compétitifs de nos pays se réduit au profit de nouveaux entrants dans le monde du savoir et par conséquent le partage de la richesse créée est rééquilibré. Le nombre de diplômés est certainement 10 fois plus important dans les pays développés qu’il y 20 ans mais ce ratio passe certainement à 100 à l’échelle mondiale. Il est donc inévitable que la rareté du savoir diminue exerçant une pression à la baisse sur la rémunération des compétences dans nos pays (et dégradant inévitablement le marché du travail): c’est le paradoxe du BAC+8 payé au SMIC. Toutefois ne doit-on pas se réjouir qu’à l’échelle du monde les inégalités se réduisent ? Là encore si les pays dit développés veulent maintenir leur compétitivité il faudra dégager les ressources nécessaires à développer de nouveaux savoirs faire. Quant à savoir si une prochaine révolution technologique est faisable, il est difficile de le prévoir.

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  3. lolo encore et encore..

    3. Sur la hausse du prix des biens: la rançon de la gloire

    Denrées alimentaire et autres matière premières: de plus en plus de gens peuvent consommer à l'échelle planétaire, mais les ressources ne sont pas extensibles, les prix montent..... Dilemme Malthusien.... (là encore un progrès technologique pourrait solutionner cette problématique). Il faut ici espérer que les populations sauront collaborer sinon on reviendra aux guerres alimentaires.

    Immobilier: Que dire du bien sur lequel tout le monde spécule depuis des siècles. Cette fois pourtant il ne s’agit plus d’acheter un terrain parce que la nouvelle ligne de chemin fer risque de faire monter les prix du voisinage. On est davantage dans une logique de sécuriser “sa place au soleil”: de plus en plus de gens aspire à la commodité (vivre en centre ville près de l’offre de service), de plus en plus de gens ont accès au crédit (facilité par la politique de taux bas), sur certains marchés (Paris notamment) les centres urbains ne peuvent s’étendre, l’insécurité sociale (peur du chômage, peur de vieillir, peur des faibles retraites, peur de vivre dans un quartier peu sûr....) augmente, tout cela pousse les ménages à acquérir un logement vite avant qu’il n’y en ai plus et qu’il faille vivre à 2h de son lieu de travail. Ce marché de pénurie pousse actuellement les prix à la hausse, pour combien de temps ? à moins de créer de nouvelle villes attractives cela risque de perdurer d’autant plus qu’en Europe les ménage sont extrêmement peu mobiles géographiquement ce qui empêche les ajustement de marchés comme aux USA.

    4. Sur l'échappatoire de l’inflation

    Elle certainement inévitable car elle permet aux gouvernement de se désendetter sans efforts. Toutefois les nouveaux créanciers de nos pays, accepteront-ils de voir leur placement fondre comme neige au soleil ? Ils se feront prendre une fois mais pas 2. Et que fera-t-on sans sources de financement nous qui ne savons que vivre à crédit (cf point 1) ? Autre conséquences, ele ne fera que renforcer la demande de biens physiques (matières premières et pierre)....

    5. Le tout BIG to Fail

    Le Glass-Steagall Act des années post 1929 avait du bon....il a été abrogé par l'administration Clinton le 12/11/1999....

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  4. de Manu le Grand
    Sur le fond, je suis d'accord avec toi, on est niqués: c'est soit l'hyper-inflation, soit la déflation qui menacent.
    Jusqu'à probablement des crises sociales ou géopolitiques majeures - pour l'instant on n'a pas eu à flipper pour notre vie, on ne flippe que pour la retraite/chomage.

    A priori, l'hyper-inflation semble un danger à plus long terme, et donc dans l'immédiat les banques centrales vont orienter les efforts vers la déflation. Ca veut dire des plans d'alimentation en liquidité permanents, qui maintiendront les prix des actifs à un niveau relativement élevé, alors que le rapport travail/capital continuera sa course au profit du capital.

    Un point important à avoir en tête: une part importante des actifs financiers sont détenus par les fonds d'investissement, en collateralisation d'engagement de paiements fixes à long-terme (pensions/retraites/rentes...). La baisse actuelle des taux (a priori pour une longue période au vu de la courbe des taux) augmente mécaniquement le poids de ces engagements à long terme (facteur d'actualisation ...).

    Dans le meilleur scénario (pas de crise majeure - le plus probable quand même selon moi), la baisse des rendements des actifs financiers va à un moment donné forcer les détenteurs de ces actifs à les vendre pour maintenir un niveau constant de cash-flow (c'est surtout valable pour la masse des petits propriétaires/retraités - mais aussi des assurances/fonds d'investissement). Et donc mécaniquement à une baisse du prix de ces actifs.

    Des bons sites dans le genre (que tu connais certainement): zerohedge.com, nakedcapitalism.org

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  5. Oui, tout ça est logique. Mais, comme disait Wolinski, la prévision c'est facile. le seule problème, c'est de prévoir le moment du retournement de tendance !
    A noter que c'est pareil pour la durée de la vie. L'INSEE prévoit que d'ici 40 ans elle aura augmenté de 6 ans...

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